Bournifleur de varlibe

De Oniropædia
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Quel beau et noble métier que d'être Bournifleur !

La varlibe est la plante la plus importante de la flore sfaïrienne. Son corps (la bournifle) fournit tout autant de l'eau que de la nourriture. Ses racines peuvent être broyées et donner une farine ou bien, macérées, servent à la préparation de la délicieuse varliboise . Les vertus médicinales de ses trop rares fleurs ne sont plus à démontrer. Et enfin, du fait qu'elle attire les garluchons , elle est, involontairement, une source de viande non négligeable dans l'environnement hostile de Sfaïr.

Comment s'étonner dans ces conditions que la varlibe soit l'objet de tous les soins ?

A l'état naturel, la varlibe se couvre très tôt de barbules. Au début elles ressemblent à des poils soyeux puis assez vite deviennent des piquants acérés qui suintent un suc urticant. Toute occupée à faire pousser ses défenses, qui repoussent efficacement papillons blancs et garluchons, elle en oublie de faire pousser sa bournifle. Si on poue les barbules, la bournifle croit rapidement et fleurit beaucoup plus souvent. Hélas, n'étant pas protégée, elle est attaquée par les papillons blancs et les garluchons qui en grignotent la croûte, après quoi la chair ne tarde pas à se corrompre ; sans parler des capraigues qui viennent nicher dans la capitelle !

L'art du Bournifleur consiste donc à misser suffisamment de barbules pour favoriser la croissance tout en en laissant assez (notamment à la base) pour assurer la protection de la plante...

N'allez pas croire qu'il est aisé de pouer les barbules ! Une barbule bien pouée est celle avec qui la racine reste attachée. Si vous arrachez tout n'importe comment, le petit bulbe à la base de la barbule reste enfoncé dans la chair de la varlibe rendant celle-ci pratiquement immangeable. C'est en effet ce petit bulbe qui secrète le suc urticant !

J'ai vu certains transpassants qui, ayant volé un pied de varlibe, l'ont mangé. Le visage de ces malheureux était si cailleboté qu'il en avait triplé de volume !! Mécontent comme je l'était de leur sacrilège, je les ai tout de même plaints !